Une fois passée la frontière, nous commençons immédiatement à apprécier cette nonchalance mexicaine et l'absence de règles à outrance; nous quittons enfin la culture occidentale. A travers la Sierra Madre, nous franchissons quelques check-points militaires pour atteindre la plus haute cascade du Mexique, celle de Basaseachi mesurant 246 mètres. En bas de celle-ci, un splendide bassin aux reflets irisés accueille l'eau qui déferle et pas un touriste pour gâcher le paysage.
d'altitude, nous charme de par ses sources chaudes environnantes et la présence d'une communauté indienne, les tarahumaras ou raramuris signifiant « ceux qui courent vite ». Les femmes s'affublent de robes amples multicolores ainsi que de foulards aux couleurs vives tout en portant leur bébé sur le dos.
Nous sommes désormais au beau milieu des montagnes et nous choisissons, pour rejoindre la côte pacifique, d'emprunter une piste de 200 kilomètres jusque Choix. Et quelle piste! En franchissant plusieurs cols, la rocaille et le sable martèlent le châssis et plusieurs fois l'arrière du bus racle le sol, écrasant ainsi la sortie du pot d'échappement. Nous sommes obligés de prendre les virages en épingle en plusieurs manœuvres et nous verrons même dans nos rétroviseurs l'accotement de l'un d'eux s'écrouler en partie alors que le jumelage des roues se retrouve quasiment dans le vide! De belles sueurs nous essuierons et quel soulagement lorsque nous retrouverons l'asphalte deux jours plus tard...
Fin novembre, nous rejoignons Gaël et Julie à Guasave, rencontrés en Gaspésie au début de notre voyage. Nous filons découvrir ensemble les merveilleuses plages du pacifique. A force de courir après le soleil et la chaleur, on le déniche enfin. Un soir près de San Blas et après une bonne journée de route, nous garons le bus quasiment sur la plage, sous les cocotiers. Dès lors, nous aurons quelques difficultés à trouver des vagues dignes de ce nom comme il y en avait en Californie. Cela étant, les plages paradisiaques se succèdent, auréolées de bananiers et autres bougainvilliers.
Les grandes villes ne nous attirant que modérément, on découvre le lendemain El Paraiso. Nous décidons d'aller explorer la mangrove en lancha ( barque locale) jusqu'au Tortuguero, structure indépendante œuvrant pour la protection des tortues marines. Sept des huit espèces connues se reproduisent sur les plages mexicaines et plus de 500000 petits ont été relâchés dans la nature depuis la création du centre en 1993. Nous assistons en direct à l'éclosion des œufs, la coquille se brisant peu à peu sous les assauts répétés des nageoires et du bec de minuscules tortues noires. En les relâchant au bord de l'océan, leur réflexe est immédiat. Elles se précipitent vers le rivage et sont avalées rapidement par les vagues qui les emportent vers un monde qu'elles vont désormais apprendre à découvrir...
De l'autre côté de la lagune, la mangrove abrite un nombre considérable d'oiseaux marins. Un boa lézarde sur une branche juste au-dessus de nous. Cerise sur le gâteau,de nombreux crocodiles vivent au milieu de ce dédale. Nous en surprenons plusieurs petits âgés de six à neuf mois, paressant la gueule ouverte ou s'enfuyant d'un mouvement brusque, sentant le danger. Camouflé sur la rive, un autre mesurant plusieurs mètres de long sommeille dans son nid : ce genre d'apparition qui restera longtemps dans nos mémoires!
Bien plus loin sur la côte, La Ticla est un petit spot de surf assez réputé. Raison pour laquelle un petit tribut nous sera réclamé pour y poser le bus. La vie sous-marine ici est intense. Les baleines à bosse croisent au loin et les raies fourmillent. Attendant une vague, j'en surprendrai une d'une envergure d'un mètre environ s'envoler au-dessus de la surface, dévoilant son ventre blanc et son dos tacheté de points de la même couleur. On se régale de quesadillas et autres tacos après s'être rendu compte que l'apprentissage du surf est long et difficile...
Les adieux se rapprochent à grands pas, pierre ayant décidé de nous quitter pour cause de multiples fuites et autres charges inhérentes à ses appartements à Vannes. Comme le soulignait Skaraboux, sa vie l'aura rattrapé un peu trop vite.Nous voilà donc à Mexico où El dia de Guadalupe bat son plein. Des milliers de pèlerins provenant de tous les coins du Mexique affluent vers la Basilique de santa maria de guadalupe pour lui rendre hommage. A pied, en vélo ou entassés dans d'énormes camions décorés pour l'occasion, ces derniers dorment dans la rue, parfois l'air exténué.
La veille, nous découvrions les ruines de Teotihuacan, ancienne capitale du plus grand empire précolombien, que pierre désirait voir avant de s'en retourner vers le vieux continent. Le longboard sous le bras et la guitare sous l'autre, celui-ci s'envole, que le vaya bien compañero...
Plus tard, alors que nous étions en quête d'un endroit pour passer la nuit à Tecamachalco, nous garons le bus dans l'enceinte abritant provisoirement le cirque Ayala. Les affinités se dévoilant, nous sommes rapidement conviés à assister à la représentation du lendemain. Après celle-ci, les portes de la caravane du maître des lieux, el señor Tino, s'ouvrent à nous et les langues se délient. Lupita, Odylene et Jennifer (toutes deux acrobates), Carlos et les autres nous font goûter des grillons croustillants dont les pattes doivent être ôtées avant de les avaler. Il est bon de se retrouver dans une caravane et de voir les gens s'inviter dans cet espace chaleureux. Cela me rappelle le bus, j'ai l'impression de voir les copains défiler... Plume enroule des natebas autour des cheveux des filles de Lupita, malheureusement le chapiteau s'affaisse et il est temps pour cette délicieuse famille de continuer leurs pérégrinations vers leur prochaine étape. Suerte para ustedes...
Autour d'un ananas-sapin de noël ainsi qu'une guirlande qui chante et nous éclaire, Gaël, Julie, plume, wasaï et moi-même nous couvriront de cadeaux ce soir-là, avant de terminer au restaurant suivi d'un spectacle de feu et cie....*
Le lendemain, petit arrêt à la cascade de Misol-Hâ avant de se diriger vers la capitale du Chiapas, San Cristobal que nous découvrirons bientôt. D'ici-là, bonne année à tous et rendez-vous sous les tropiques...*
Muchas felicidades por el año nuevo de l'autre bout du monde. Un seul mot d'ordre, continuez de croquer la vie à pleines dents, c'est tellement savoureux !
RépondreSupprimerArno et CLio
quel noel exotique et quelle sensation delicieuse que de voir cette raie sauter pres de toi ... j'envie ces passages mais peut etre moins celui des tournants en epingle !
RépondreSupprimerJOYEUX NOEL ET BONNE FETES DE FIN D ANNEE
ANNE C A POULDOHAN
que dire, magnifique, sensasionnel mais fais attention à toi et wasaï et tous tes amis. Continue de nous emerveiller. Je pense à toi.
RépondreSupprimerMarie-aude
bon anniversaire ARNO ! Nous avons pense a toi le 7/01 en se disant que tu avais bien de la chance d'etre au soleil ... BISOUS
RépondreSupprimerANNE C MAIWENN MARINE ET THIBAUT