vendredi 3 juin 2011

La fin d'un voyage n'est que le commencement du suivant...


Ce 3 mai 2011, nous entrons au Costa Rica. De plage en plage, nous dénichons toujours une petite place sous les palmiers. Dire que ce territoire est un pays vert est un euphémisme! La jungle nous enveloppe et l'air saturé d'humidité nous achève. La recherche d'une petite brise est constante, courant d'air salvateur dans un bus surchauffé.

Après la péninsule de Nicoya dont nous ne ferons pas le tour pour cause de pistes cahoteuses et fatigantes, on continue vers le sud en longeant le Pacifique, fil rouge de notre voyage. Au parc naturel Manuel Antonio, la quantité d'hôtels est hallucinante. Partout dans le pays, l'influence américaine est palpable, agaçante.

Perché haut dans un arbre, un paresseux à trois griffes dort paisiblement. Plus loin, des capucins grignotent quelques fruits. S'asseoir au beau milieu de cette forêt et écouter : celle-ci grouille de vie, tous nos sens sont en éveil.
Sur la route du parc du Corcovado, nous évitons de justesse par une petite embardée la collision avec un couple d'aras rouges. Plus loin, un toucan pointe le bout de son nez alors que plusieurs aracaris, oiseaux de la même famille mais plus petits au bec multicolore, passent d'un arbre à l'autre.

La piste entourée d'une jungle foisonnante menant au parc est relativement bonne mais quelques passages s'avèrent délicats, notamment les cuvettes traversées par de petits cours d'eau. A deux reprises, aller et retour, nous tordons le pare-chocs arrière dans un nuage d'étincelles! Au petit matin, nous sommes réveillés par une joyeuse cacophonie. De l'autre côté de la rivière, une colonie d'aras rouges comptant peut-être une quarantaine d'individus s'ébattent sur les branches des arbres, gesticulant sans cesse, la tête en bas, chahuteurs. La recherche de plumes s'imposent...

Les plages de sable noir s'étirent à l'infini ourlées d'épais nuages gris. La jungle les surplombe en laissant les troncs des cocotiers s'étendrent langoureusement vers le ressac puissant.
Pour la seconde fois durant ce voyage, Wasaï évitera de peu l'attaque d'un crocodile qui se dirigeait tranquillement vers lui! A savoir que les chiens font ici partie intégrante du régime alimentaire des bestiaux.

 Côté Caraïbe, point de vagues mais toujours cette jungle entourant des baies paisibles aux eaux cristallines. Les langoustes affluent alors qu'enfin nous avons le temps d'observer ces fameux toucans, perchés dans de hauts arbres touffus, peu après le lever du soleil. La plage est idéale pour souffler les vingt-deux bougies de Plume. Il est bon de voir les années défiler sous les palmiers...
Des petites grenouilles d'un rouge intense ou tachetées de noir et de vert fluo tentent d'échapper à la lame de nos machettes.

A la frontière du Panama, un imprévu nous fait réfléchir à deux fois sur notre itinéraire à venir. En effet, les douaniers notent sur mon passeport que j'entre avec un véhicule. Nous sommes donc obligés de nous acquitter, si nous voulons vendre le bus ici, de frais de douanes équivalents au prix de vente du véhicule.

 On continue malgré tout vers Bocas Del Toro, sur une route toute nouvelle, serpentant agréablement entre les montagnes ponctuées d'habitations traditionnelles au toit de palmes. Arrivés à destination et après mûre réflexion, nous décidons de mettre un terme à ce voyage et de vendre le bus au Costa Rica.
La lassitude est présente. Le fait de suivre des itinéraires touristiques contraste, c'est le moins qu'on puisse dire, avec la vie que nous menons en France sur les routes. On éprouve le besoin de commencer quelque chose de nouveau, revoir les copains qui nous manquent et tout, et tout...

 Les démarches commencent pour vendre la bête et nous n'avons plus qu'une seule idée en tête, reprendre la route sur d'autres continents... Et puis lorsque l'on regarde en arrière, et ben on se dit que c'était pas désagréable, notre histoire...